Q: Comment avez-vous choisi le nom de votre entreprise?
SD: Pour refléter la profession souvent mal comprise « Ergo = Ergothérapie = Travail » et la composante bilingue de l’entreprise « O.T. = Occupational Therapy » (traduction d’ergothérapie). Lorsqu’Ergo-Consult-O.T. a été fondée, les cliniques d’ergothérapie pouvaient se compter sur les doigts d’une main, il était donc essentiel qu’on parle de nous. Il était également rare d’avoir accès à des services bilingues dans ce domaine. Le nom se devait de refléter ces aspects essentiels, non seulement par respect pour la clientèle, mais également pour la fondatrice qui devait souvent protéger sa langue et sa profession. La partie « Consult » du nom vise à mettre l’accent sur la composante d’intervention que nous pratiquons dans la profession en tant que « consultant » par rapport à « clinicien ».
Q: Comment décririez-vous votre entreprise?
SD: Nous offrons des services d’ergothérapie pour maximiser le potentiel fonctionnel du client. L’activité/la profession est au centre de notre approche, c’est l’outil d’intervention en ergothérapie. Par exemple, nous permettons à l’enfant de mieux fonctionner à l’école et à la maison, aux adultes de retourner au travail ou de mieux fonctionner à la maison à la suite d’une maladie ou d’un accident. L’ergothérapeute intervient au cœur même de l’être en permettant au client de réussir dans sa vie quotidienne! Nous travaillons en collaboration avec d’autres professionnels d’une équipe interdisciplinaire pour permettre aux gens de donner un sens à leur vie. Quelle récompense en tant que professionnels de la santé!
Q: Quels sont vos marchés actuels?
SD: Nous exerçons nos activités principalement au Nouveau-Brunswick et au Québec. Notre clientèle est composée du secteur privé et public, y compris l’assurance automobile et invalidité de longue durée, les victimes d’accidents industriels, les entreprises privées, les gouvernements provincial et fédéral, ainsi que les particuliers.
Q: Quels marchés aimeriez-vous percer à court terme?
SD: Être en mesure d’offrir plus de services aux clients souffrant de douleurs chroniques et de problèmes de santé mentale, ainsi qu’aux clients pédiatriques. L’achat de services auprès du secteur privé doit être sérieusement envisagé par les autorités publiques afin de remédier au manque flagrant de services pour les enfants ayant des difficultés physiques, psychologiques et sociales.
Q: Quelles sont vos plus grandes réalisations et réussites?
SD: Pouvoir partager ma passion pour le travail avec d’autres collègues et professionnels de la santé en leur offrant un emploi stimulant dans un environnement de travail agréable, puisqu’il est en effet possible de s’amuser au travail! Ergo-Consult-O.T. célébrera ses 22 années d’existence. Dans un petit milieu, éloigné des grands centres et dans un champ d’exercice où la couverture financière demeure un défi, la viabilité à long terme de notre entreprise est en soi une grande réussite! Cela est rendu possible grâce à l’union des forces de chaque membre d’une équipe extraordinaire!
Q: Quels sont les plus grands défis auxquels vous avez dû faire face en tant que femme entrepreneure?
SD: Je ne dirais pas que j’ai connu de plus grands défis en tant que femme entrepreneure. Dans mon cas, être entrepreneur, qu’on soit un homme ou une femme, c’est décider de faire de sa passion une entreprise. Le travail n’est alors jamais considéré comme un sacrifice et les défis ne servent qu’à atteindre de nouveaux sommets, le sexe/genre a peu à voir avec les défis de notre profession. Ah oui, j’oubliais, au tout début lors du démarrage de l’entreprise, une institution financière a exigé la signature de mon conjoint pour approuver mon projet... c’est dommage parce qu’ils ont perdu une bonne cliente! Mais heureusement, avec tous les programmes qui existent aujourd’hui, il semble y avoir eu une évolution positive à aider les femmes à démarrer une entreprise. Évidemment, une bonne idée d’affaires, qu’elle vienne d’une femme ou d’un homme, reste une bonne idée! Je pense que nous avons enfin compris!
Q: Quels conseils donneriez-vous à une femme qui démarre une entreprise?
SD: Je lui dirais de bien s’entourer dès le début! N’essayez pas de tout faire seule, trouvez plutôt des personnes compétentes dans leur domaine. Il est impossible de tout savoir, et il n’est pas essentiel de tout savoir! Si nous sommes entourées de gens de confiance, la viabilité et la réussite de l’entreprise suivront! Démarquez-vous dans ce que vous voulez offrir, ne tentez pas de « répéter » ce qui est fait ailleurs juste pour être en affaires. Vous gagnerez le respect de vos clients et du monde des affaires.
Comme je le dis toujours, assurez-vous de faire quelque chose que vous aimez, soyez passionnée, de sorte que les heures de travail ne représentent jamais un sacrifice. Passez à l’action! Les défis ne feront que vous motiver à aller de l’avant. D’ailleurs, les passionnés sont rarement des gens « équilibrés »!